Ca fait maintenant assez longtemps que je suis ici pour me rappeler comment c'était, il y a quelques mois seulement. Dagu lu, la rue du Grand Vendeur, est une voie presque piétonne, entre des magasins qui datent de l'époque des concessions. Plus au sud, sous le même nom, c'est l'avenue qui passe près de chez nous. La municipalité est en train de rendre les choses conformes aux noms. La petite rue va devenir une avenue et on pourra aller tout droit.
Non, ce n'est pas la ville après les bombardements. Ce sont les démolitions qui font relâche. On voit cela dans tous les quartiers qui ne sont pas déja restructurés, sauf quelques uns qu'on commence à protéger.
En attendant que l'avenue les rejoigne, les vendeurs continuent de tenir boutique sur la chaussée. A gauche, les magasins sont encore debout. A droite ce sera bientôt déblayé. Pas d'obstacle aux travaux, le terrain appartient à la municipalité. Elle n'a eu qu'à prévenir les commerçants qu'à telle date on détruira leurs murs et qu'ils doivent transporter leur fonds de commerce ailleurs. L'indemnisation de ceux qui partent et le prix du droit ce construire et de s'installer pour les nouveaux sont des mystères officiels.
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