jeudi 4 janvier 2007

Le traité d'extradition

Pour une fois, je vais parler de politique. Vous savez, ou pas, que la France va signer un traité d'extradition des Chinois recherchés en Chine. On entend déja les protestations vertueuses des défenseurs des droits de l'homme et autres intéressés. A lire dans le Figaro
(Pas moyen de le citer, la liaison internet avec la France est toujours aussi malade; je l'ai reçu dans la lettre du groupe francechine)

En fait, sauf à douter de l'honnêteté des juges français par qui l'application du traité va passer, il s'agit pour la Chine de récupérer ses cadres partis avec la caisse, l'argent des indemnités dues aux familles expropriées par les opérations immobilières, l'argent des fonds de retraite, ou l'argent encaissé pour avoir amélioré certaines décisions. Il y a aussi les patrons d'entreprises d'Etat en voyage prolongé à l'étranger pour profiter de bénéfices au noir déja exportés.

Rien encore dans la presse chinoise officielle, du moins celle que je peux lire. Les articles sur le sujet datent du traité avec l'Espagne, signé il y a un an et ratifié depuis avril. Ils rappellent que le ministère du commerce recense 4000 fuites de cadres voleurs ou corrompus à l'étranger depuis 1978.

Le problème, c'est que la peine de mort est prévue pour la corruption ou le vol d'argent public (en France, 5 ans), même s'il n'y a eu aucune exécution l'an dernier. Les Chinois y tiennent. Il parait que la corruption des cadres est ce qui préoccupe le plus les citoyens parmi les affaires publiques. J'ai même lu que certains voient dans le traité avec l'Espagne, qui promet que les extradés ne seront pas condamnés à mort, un signe de ramollissement dans la campagne anti-corruption.

Un article du China Daily, que j'ai traduit il n'y a pas longtemps:


800 criminels économiques en fuite

par Xiao Guo , Chinadaily en ligne, 04/07/2006

Un total de 800 Chinois poursuivis pour crime économique sont en fuite, et 70 milliards de dollars sont en cause dans leurs crimes, selon un rapport publié par Takungpao à Hongkong le 4 juillet. Des pays comme les Etats-Unis et le Canada sont devenus le refuge de cadres chinois corrompus, dit le rapport, qui ajoute que l'absence de traités d'extradition bilatéraux formels avec aucun pays développé de l'Ouest est la cause de cette situation. La peine de mort en Chine, critiquée par beaucoup de pays à travers le monde, pousse de plus en plus de cadres corrompus à chercher asile aux Etats-Unis et au Canada, dit le journal.

Conformémént aux conventions internationales, les criminels ne sont pas extradés vers leur pays d'origine s'ils risquent la peine capitale. La Chine recherche les moyens d'extrader les criminels en fuite en signant un traité d'extradition avec l'Espagne, le premier de ce genre avec un pays occidental; le traité a été ratifié par le Conseil d'Etat chinois, l'autorité législative la plus haute du pays, le 29 avril.

Le traité d'extradition signé avec l'Espagne est décrit comme un progrès décisif dans les difficiles tentatives de la Chine pour rattrapper les criminels en fuite. Le chef de la délégation qui a négocié avec l'Espagne, Xu Hong, a déclaré que l'extradition des criminels vers la Chine aide à retrouver l'argent et les biens, une façon de protéger les intérêts du pays. "C'est beaucoup plus important que de punir un certain coupable," a dit Xu, ajoutant que la justice légale est hors d'atteinte si les criminels peuvent rester dans un autre pays pour échapper à leur punition. La Chine est en voie de signer davantage de traités d'extradition avec d'autres pays, dans le but de capturer plus de criminels en fuite.

Dans un autre article publié dans le Southern Weekend le 15 juin, un officiel chinois nommé Wang Minggao a préconisé l'abolition de la peine de mort pour les cadres coupables. La Chine est l'objet de pressions croissantes dans ses procédures de demande d'extradition. En mai, la Cour Fédérale du Canada a suspendu l'expulsion de Lai Changxing, le contrebandier le plus recherché de Chine, qui demandait le statut de réfugié. Lai est accusé d'avoir été le grand organisateur d'un réseau basé à Xiamen au Fujian, qu a passé en fraude au moins dix milliards de dollars de marchandises.

Les cadres ont commencé à s'enfuir vers d'autres pays à la fin des années 1980.

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