dimanche 28 janvier 2007

Chevaux de terre cuite

Ce dimanche, nous sommes partis à la recherche d'un cheval que je rapporterai en France. Posé quelque part dans la maison de famille, il rappellera à ma vieille mère que je suis toujours là. En route vers la rue de la culture traditionnelle dont on est en train d'achever la construction près du fleuve, nous sommes passés devant le jardin du temple de Confucius. Le temple est fermé en attendant d'être reconstruit à neuf; devant l'entrée qui ne sert plus, un marchand de céramique s'est installé en plein air. Sa marchandise ne craint pas la pluie et les clients écartent eux-mêmes la poussière s'ils veulent voir autre chose que ce qu'il a choisi de montrer.


Les chevaux de terre cuite sont exactement pareils à ceux que j'ai vus dans les musées, ceux qui accompagnaient dans sa tombe chaque notable pour lui assurer un train de vie conforme à son rang (aujourdhui, des voitures, meubles et ustensiles de papier suivent le cortège et sont brûlés sur la tombe, avec le même résultat). Ils sont donc d'une qualité raisonnable, que les céramistes d'aujourdhui reproduisent avec beaucoup d'honnêteté. Un peu comme les parties de la Muraille de Chine ouvertes à la visite, neuves mais authentiques, les briques montées à dos d'homme et scellées à la chaux comme il y a six siècles.


Nous croisons un père de famille venu avec son épouse choisir quelques grands vases pour décorer leur intérieur. Il pose devant celui qu'ils vont peut-être acheter. Il tient à la main un magnifique bouquet de fleurs de plastique et de soie. Dommage, l'ombre d'un petit drapeau sur sa figure.


Coup d'oeil sur l'entrée du temple et la marchandise. A gauche on reconnaît le mur de briques grises surmontée d'un toit de tuiles qui date peut-être de l'époque des Ming (Louis XI - Louis XIV) comme le dit le grand panneau pédagogique, et le portique d'entrée aux montants rouges qui retrouvera bientôt ses couleurs. Au centre, des toilettes publiques de l'époque socialiste, comme l'indiquent les petits carreaux rectangulaires de faïence blanche (on peut voir des façades entières d'édifices publics ainsi revêtues) mais ornées d'un petit toit de tuiles ondulé, hommage au lieu. Au-dessus, trois immeubles d'habitation de trente étages qui ont poussé depuis l'année dernière et seront achevés dans quelques mois.Le vase aux trois couleurs, au premier plan à gauche, est d'un dessin moderne, les autres invoquent la tradition.

(pour voir l'image un peu plus grande, cliquer dessus)

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