samedi 13 janvier 2007

Le temple Chan

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Le 3 janvier, je me suis perdu en me promenant seul au sud de la ville. Brouillard et froid, ma chère épouse, qui ne travaillait pas, récupération de sa permanence de dimanche, était restée au chaud. D'habitude, quand nous nous promenons, elle part au hasard et demande son chemin, pendant que je regarde sur la carte où nous sommes. Quand le passant a dit la même chose que la carte, nous repartons rassurés. Mais cette fois, avec l'échangeur qui bouche la vue et aucune grande tour visible dans le ciel opaque, je m'étais résigné à revenir sur mes pas jusqu'à la station de métro, quand j'ai vu entre deux immeubles un bout de toit de tuiles rouges couronné de petits dragons. Une dame portant un carton de pâtissier franchissait le seuil et des chants s'élevaient à l'intérieur.

Je suis accueilli par le grand écran qui protège l'intérieur contre les démons qui vont en ligne droite mais que les hommes savent contourner. Il représente une dame que j'ai déja vue sur des images mais que je ne connais pas. La sculpture est toute neuve. Devant, des fleurs en soie et des coussins pour s'agenouiller, je suis bien dans un temple.


Dans le passage que je dois emprunter, des dames s'apprêtent à déballer des cartons. Sur leur blouse, là où on brode le logo de la société, c'est le caractère 'fo' du Bouddha.


Je marche dans la cour. Une grande galerie de chaque côté, et le bâtiment principal au centre. C'est de là que viennent les chants. L'encens fume dans le bassin de bronze, des gens montent l'escalier.



En haut, je n'ose pas rentrer. Les derniers arrivés s'alignent pour saluer le Bouddha doré avant de prendre leur place sur les côtés.

Un jeune homme s'adresse à moi en anglais. Il est inquiet de savoir si je connais la Chine et si je l'aime. Je lui assure que je l'aime et que je ne la connais pas. En fait, je suis aussi embarrassé qu'un Chinois devant la crêche de Noël pour dire la signification de ce que je vois. Il m'explique que c'est aujourdhui "a very special day" et qu'il est venu faire ses dévotions. Puis il redescend et remonte lentement l'escalier, en s'inclinant à chaque marche.

Chacun de ceux qui arrivent accroche son sac à la balustrade de marbre. Certains revêtent un grand manteau brun avant de rentrer. Je ne me sens pas à ma place.

Je redescend vers la galerie de droite, côté est, où j'avais cru voir une boutique d'objets pieux. Trois vieilles dames en robe brune me voient arriver et me demandent d'approcher de leur table. Elle est couverte de petits livres et j'en ouvre un. Une des vieilles dames me demande en chinois si je sais lire. Je réponds "un peu", ce qui est exagéré, je n'ai reconnu aucun caractère ou presque, ce doit être de la langue ancienne. Je demande "guwen ma?" (est-ce que c'est du vieux chinois?). Très prétentieux, mais cela les enthousiasme. L'une d'elles va chercher un beau livre édité à l'ancienne, en colonnes de droite à gauche, "l'écrit de jade" comme je le déchiffrerai après être rentré à la maison, édité par la Société Bouddhiste Amitabha dont le siège est à Singapour. Il faut que je l'accepte. On ne peut pas l'acheter et il n'y a pas de tronc pour les offrandes.


Avant de partir, je photographie une plaque de marbre toute neuve sur le mur d'un petit bâtiment qui vient d'être terminé. Je peux lire (grâce à mon dictionnaire) "Respectez le Bouddha, construisez son temple. La grâce provient des dons." Je n'ai pas compris grand chose à ce que j'ai vu, il faudra que je commence à étudier le bouddhisme, mais je suis rassuré: c'est une religion établie. D'ailleurs, depuis, j'ai trouvé le site web du temple, qui m'a appris qu'il fut construit il y a 1300 ans, pour la dévotion des soldats d'un empereur Tang, et reconstruit pour la dernière fois à partir de 1994. Je suppose qu'il était à la campagne, à une lieue de la ville. Aujourdhui il est cerné par des bâtiments médiocres; de l'intérieur, on les voit à peine.

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