mardi 16 janvier 2007

En deça de la Grande Muraille de Toile

Nous venons de franchir la mi-janvier, date annoncée par les officiels des télécommunications chinoises pour le retour à une situation normale de l'internet avec le reste du monde, après les dégâts du tremblement de terre. En réalité, c'est toujours aussi lent avec l'Europe, un peu meilleur avec l'Amérique et le Japon. Le seul site international qui fonctionne aussi bien que s'il était en Chine est Google, mais c'est parce qu'il est en Chine, justement. D'après Andrew Li , spécialiste du sujet, les circuits provisoires fonctionnent bien, mais c'est le filtrage aux portes de la Grande Muraille qui n'est pas à la hauteur. Tout ce qui passe est examiné; les équipements de filtrage des circuits provisoires n'ont pas un débit suffisant. Patience, les navires sont en train de repêcher et réparer les câbles rompus au fond de la mer de Chine. Les responsables à terre ont annoncé "fin du mois", ceux à bord "dans un mois".

En attendant, on peut visiter le site de la cyberpolice de l'empire. Cliquer sur le petit policier, logo officiel emprunté à un portail local. Ils sont nombreux à l'afficher.

Je me console en me disant que l'auteur de "un oeil sur la Chine", blog vedette du Monde, est au même régime que moi. Son quotidien est devenu hebdomadaire, au mieux. Le présent site provisoire, qui dépend de Google, peut être mis à jour sans trop de problème. Ce n'est pas une affaire de censure du site du Monde. Aux heures favorables, on peut tout lire, y compris les dissidents, mais c'est trop lent pour pouvoir écrire.

A part ça, on vient de me faire découvrir une Chinoise, qui écrit en français mieux que les gens dont c'est la langue maternelle. Le papillon ou la neige. Titre chinois "entre rêve et réalité, danser dans l'air". Citation du jour:
"La mort me rend pessimiste, mais quand j’hésite de faire une chose qui me plaît et que je n’ai pas assez de courage de faire, je pense à la mort pour m’encourager : elle peut m’attendre de loin, mais aussi de près, je choisis donc de faire."
Le "on", c'est Guillaume, professeur de français à l'université de Shanghai et émigré intellectuel. Il m'agace, parce qu'il est installé dans le nouveau monde comme je n'y arriverai pas, et trouve ça tout naturel. J'essaie.

Aucun commentaire: