samedi 27 janvier 2007

Le chou chinois

En haut, ce sont des choux, en bas des poireaux, les deux légumes de l'hiver. Leurs feuilles sont très serrées. Dehors par temps froid, ils se dessèchent tout doucement en surface, sans se flétrir, et se conservent longtemps. Avec les poireaux on fait de la soupe, ou bien on mange le coeur émincé, cru et roulé dans une petite crêpe chaude avec une fine tranche de viande de canard rôti à la mode de Pékin, la peau caramélisée, ce que nous appelons le canard laqué, et la sauce un peu âcre qui va avec. Le chou sert à tout. Haché fin avec de la viande de porc il va dans les raviolis, en morceaux dans la soupe, coupé fin et sauté un court instant sans perdre son croquant dans les plats de légumes.


En les voyant débordant sur le trottoir je me suis demandé si c'était la réserve d'une famille ou le reste de la vente du jour de la boutique à côté. Les trois caractères "grand blanc chou" à la craie sur le mur me font pencher pour la boutique. Mais ce n'est pas sûr, c'est peut-être la mère de famille qui a crayonné sa commande pour le livreur en tricycle.

Il faut dire qu'ici, dans cette rue du centre ancien pas encore restructuré, l'étranger ne sait pas très bien qui est le commerçant, qui le client et qui le voisin sur le seuil de sa cour. C'est dans des endroits comme celui-ci que mon épouse préfère acheter ce qui est nécessaire au ménage, pas à l'hypermarché.
Pourtant on est ici à trois cent mètres du grand magasin qui vend au premier sous-sol des vraies tablettes de chocolat Côte d'Or à 45 yuans pièce. Pour ce prix là, on peut avoir soixante kilos de choux chinois de qualité moyenne.

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